mercredi 29 octobre 2008

Suivi des populations de chouettes chevêches dans le Bessin.

C'est dans le Calvados et plus précisément dans le Bessin que j'ai effectué mon stage dont l'étude se portait sur la chouette chevêche (Athene noctua). C'est à la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) de Basse-Normandie que j'ai été chaleureusement accueilli.

La chouette chevêche était, il y a encore quelques dizaines d'années, un des rapaces nocturnes les plus communs dans le bocage Normand. Sa regréssion dûe en grande partie à l'homme a poussé les scientifiques à s'intéresser de plus près à cet oiseau. Le groupement LPO souhaitant mieux connaitre la population de chouette chevêche avait entrepris dès 2005 un rescencement des mâles chanteurs. C'est donc dans la continuité de cette étude que j'ai réalisé mon stage.

C'est sur une superficie de 25 Km² couvrant 11 communes du Bessin que j'ai, de février jusqu'à fin avril, réalisé un recensement des mâles chanteurs d'aprés la méthode dite de la "repasse"(PETZOLT & RAUS, 1973). Cette méthode consiste à appeler les individus à l'aide d'un magnétophone et d'écouter une éventuelle réponse. La période la plus propice à la repasse est la tombée de la nuit. Un inventaire précédemment effectué sur les communes voisines avait donné 12 mâles chanteurs. A mon agréable surprise, j'en ai recensé 20 dont 15 à la première écoute. Durant cette phase d'écoute j'en ai profité pour réaliser un inventaire des autres nocturnes. Ce qui donne "sans les avoir appelées": 5 chouettes effraies (Tyto alba) et 8 chouettes hulottes ( Strix aluco).


La 2ème étape de mon stage consistait à inventorier l'habitat du nocturne (vieux bâtiments, vergers, haies) et rescencer toutes les constructions humaines pouvant expliquer son déclin (poteaux téléphoniques creux, abreuvoirs pour bétail ...).


L'étude démontre que les chevêches ne s'éloignent guère les unes des autres. En effet sur les 25 Km² inventoriés, seulement 5 Km² accueillent le rapace. Par conséquent, une campagne de pose de nichoirs serait souhaitable dans le but d'élargir l'habitat de l'oiseau.

1 commentaire:

Guillaume a dit…

C'est intéressant de savoir que les populations ont tendance à augmenter, mais je tiens a nuancer tes propos. Tout d'abord, l'évolution de 12 mâles chanteurs à 20 ne prouve pas son augmentation sur seulement deux recensements. Je m'explique, on réalise depuis plusieurs années des recensements sur quelques communes mayennaises et les données sont très fluctuantes d'une année à l'autre. Cette fluctuation s'explique principalement en fonction des conditions climato et de la densité de la population (plus il y a d'individus, plus le mâle chante, certains sont donc moins audibles que d'autres).
Autre point, la pose de nichoirs n'est pas pour moi la meilleure solutions pour "repeupler" ou densifier un secteur. Il faut travailler plus en amont afin de favoriser une agriculture sans insecticides, sensibiliser les habitants sur le terrain afin qu'ils conservent les vieux arbres, les trous dans les bâtiments... De mémoire, au sein de l'asso, une campagne de nichoir a été réalisé sur plusieurs communes, seul 2 ont été occupés.
Ces bien de voir que des personnes s'intéresse à cette belle chouette aux yeux d'or.