jeudi 9 octobre 2008

Batrachochytrium dendrobatidis

Voici un message de Pierre-Olivier Cochard, correspondant régional de la Société herpétologique de France (SHF).

"Vous êtes nombreux parmi les naturalistes à faire des inventaires amphibiens lorsque le printemps arrive. Vous êtes nombreux également à manipuler ces animaux, passer de mare en mare. Certains d'entre vous, notamment des enseignants, pratiquent encore des captures temporaires, histoire d'étudier en classe, ou de photographier en aquarium, des amphibiens. Certains d'entre vous, pris d'une âme de sauveur, vont parfois déplacer des amphibiens sur un site menacé pour les relâcher
ailleurs. Certains d'entre vous vont déplacer et introduire des grenouilles vertes sur leur bassin d'ornement.

Tous ces gestes, y compris l'inventaire basique équipé d'une paire de bottes et d'un filet troubleau, peuvent contribuer à la disparition généralisée des amphibiens!

En effet, depuis plusieurs années a été repérée en Europe la présence d'un champignon microscopique infectant les amphibiens: Batrachochytrium dendrobatidis. La dissémination est aisée, via les microscopiques spores.

Il s'agit d'un véritable fléau, et plus les publications scientifiques sortent à ce sujet, plus les indices sont en faveur d'extinctions en masse lorsque des populations sont atteintes. La France n'est pas épargnée. Il faut insister notamment sur le fait qu'il y a un décalage important entre le moment où on détecte les premiers gros effondrements de populations et le moment plus tôt où les contaminations sont déjà faites.

La responsabilité de l'homme est importante comme vecteur de cette épidémie considérée comme une des raisons majeures du déclin des amphibiens au niveau mondial.

Les amphibiens introduits ou déplacés peuvent être porteurs du champignon, porteurs sains, c'est-à-dire véhiculer les spores sans que ça se voit. Ils contaminent alors toutes les espèces dans la zone réceptacle.

Les filets troubleaux, les bottes, les aquariums, etc. bref tous les ustensiles utilisés pour les inventaires doivent être scrupuleusement désinfectés avant chaque déplacement sur un site nouveau, même si celui ci est situé à une distance proche du précédent.

Ces dernières mesures peuvent paraître ingérables lorsqu'on a jamais pratiqué, et vont certainement ralentir le rythme des inventaires. Mais il en va de la SURVIE DE BEAUCOUP D'ESPÈCES D'AMPHIBIENS.

Voila j'espère ne pas vous avoir trop déprimé mais le danger est bien réel et si celui ci se révèle bien présent dans les années qui viennent en Normandie (pour l'instant pas encore signalé mais certainement déjà des populations porteuses) il pourrait décimer beaucoup de populations en moins de 10 ou 20 ans.

Bonne journée quand même !"

Le protocole de désinfection est détaillé dans le document téléchargeable ici (PDF, 2,6 Mo). Un site consacré à cette infection est consultable en cliquant sur l'image ci-dessous.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour, j'ai reçu le même mail de Nathalie Leveque qui m'a donné un autre lien: http://www.sosanfibios.org/fungus.htm
PS: c'est en anglais

Mathieu gen1