Pour poursuivre un peu la discussion sur la gestion des espaces naturels et la réintroduction d'espèces végétales, quelques propos sur les aspects culturels qu'elle peut recouvrir.
Pour Christian Lévêque, dans un ouvrage fort intéressant (La biodiversité au quotidien - IRD éditions, 2008), l'idée d'équilibre de la nature a une origine religieuse. Il cite Linné (Karl) qui a participé à réhabiliter l'idée d'une nature harmonieuse, oeuvre de Dieu : "Par économie* de la nature, on entend la très sage disposition des êtres naturels instituée par le Souverain Créateur, selon laquelle ceux-ci tendent à des fins communes et ont des fonctions réciproques".
Ces propos sont assez proches de ceux de Buffon (Georges-Louis), en 1759 : "La Nature est le système des lois établies par le Créateur, pour l’existence des choses et pour la succession des êtres. La Nature n’est point une chose, car cette chose serait tout ; la Nature n’est point un être, car cet être serait Dieu"
Ces deux grands naturalistes, qui ont largement influencé l'histoire des sciences naturelles et du naturalisme ont-ils inspiré notre manière de gérer les espaces naturels : nos réticences à modifier la nature sont-elles inspirées par une vision religieuse ? (Dieu a créé la nature, j'appartiens à une culture judéo-chrétienne --> je respecte ce que Dieu à créé --> je ne modifie pas la nature).
Je vous laisse me dire ce que vous en pensez... Je vous conseille la lecture d'un petit texte de Buffon (à découvrir ici)
* au sens de sagesse
dimanche 22 février 2009
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3 commentaires:
Je ne suis pas que qu'aujourd'hui ce soit une conviction religieuse qui nous influence dans la gestion des milieux naturels. de nos jours, du moins en France, la religion chrétienne, est en recul.Du moins dans la pratique. Les croyants il y en a de moins en moins. En fait je pense qu'avec les siècles la croyance religieuse à beaucoup changé et jadis influencés sur les moeurs et gestion de la nature. Toutefois, actuellement j'ai du mal à croire que les gestionnaires ou botanistes etc ne touchent à rien juste pour crespecter ce que le créateur à fait. Plus par amour de la nature ou convictions propres à la personne.
Oui tu as certainement raison Quentin mais comme Renaud l'a souligner on parler ici de culture. En effet, nous avons tous en France même le plus grand des athées un patrimoine religieux. L'architecture nous le démontre bien. Mais c'est évident que nos ancêtres portaient une plus grande importance à la terre. Si vous êtes déjà rentré dans une église pour assister à une messe, au moment le plus important de la célébrations (l'eucharistie) nous pouvons entendre à chaque fois la même phrase "fruit de la TERRE et du travail des Hommes". Un deuxième exemple : lors de la genèse il est écrit que Dieu pris de l'argile pour créer le premier homme. Bien sur que nous sommes issu de singe qui lui même est issu d'une bactérie. Je ne vais pas contredire des siècles de science mais la bible ne se lit pas comme un livre de science mais comme une histoire que l'on se doit d'interpréter au jour le jour. Et les hommes ont toujours portés une grande importance à ces interprétations.
Revenons à nos espaces naturels. L'agriculture entre autre, a beaucoup évoluée des derniers temps et avant l'Homme utilisait la terre comme moyen de production et non comme aujourd'hui comme unique support de culture. Certainement à cause de leurs croyances. Et si aujourd'hui l'Homme doit se rapprocher de nouveau de la religion pour protéger et respecter d'avantage l'œuvre de son Dieu pourquoi pas. Du moment que notre faune et notre flore s'en porte mieux, la fin en justifie les moyens...
Attention, n'interprétez pas mes propos, il s'agit bien ici de culture et non de théologie même si culture et religion sont parfois intimement liées... Il faut lire Mircea Eliade pour aller plus loin (le sacré et le profane, par exemple).
La rencontre d'autres cultures et la lecture permettent de mieux se rendre compte de ce qui conditionne nos décisions, en matière de gestion d'espaces naturels comme dans d'autres domaines.
J'ai ici juste voulu mettre en lumière que les "grands" naturalistes du XVIIIème, inspirés par la religion, ont pu influencer notre vision.
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